Culte du 29 mars 2020

Pour prendre un temps de recueillement chez soi !

Chers amis,

J’avais été chargé de préparer le culte de ce prochain dimanche. Voici quelques mots pour vous permettre de vivre un temps en communion avec les amis qui, comme vous, ne pourront pas se retrouver à vos côtés dimanche.

Gilbert Beaume !

Musique d’entrée : suggestion : https://www.youtube.com/watch?v=fRL447oDId4&list=RDmSaokg1clUo&index=6

Notre aide est dans le nom du Seigneur   

Qui a fait les cieux et la terre.  (Psaume 124/8)

CHANT OU LECTURE DU PSAUME : 130. Du fond de ma détresse (Arc-en-ciel)

1. Du fond de ma détresse Dans l’abîme où je suis, A toi seul je m’adresse

Et les jours et les nuits ;Mon Dieu, prête l’oreille Au cri de ma douleur

Et que ma plainte éveille Ta pitié, Dieu sauveur.

2. Si tu comptes nos fautes, Qui pourra subsister ? Ta justice est trop haute,

Qui pourra résister ? Mais le pardon se trouve, Seigneur, auprès de toi

Pour que nos coeurs éprouvent La crainte de leur Roi.

3. J’espère en ta parole, Je compte, ô mon Sauveur, Qu’elle éclaire et console

Mon âme en sa frayeur. J’attends plus que la garde N’attend l’aube du jour ;

Mon coeur vers toi regarde Et cherche ton secours.

4. Qu’Israël sur Dieu fonde En tout temps son appui ; En lui la grâce abonde

Et jamais ne tarit. De toutes nos offenses Il nous rachètera,

De toutes nos souffrances Il nous délivrera.

Dans la liste de lectures bibliques de ce dimanche, c’est le Psaume 130 qui nous est proposé. Étant donné les circonstances que nous vivons, le rapprochement est frappant. La version de notre recueil de chant a été composé par Clément Marot ! Et révisé par le pasteur Chapal.

En le comparant au texte biblique, vous admirerez la qualité de nos poètes-théologiens de jadis !

Les premiers mots de la version latine sont « De profundis… » Dans notre pensée collective, il évoque la mort, des obsèques. En fait il s’agit de l’un des psaumes les plus beaux, les plus positifs de tout le psautier !

Il suffit de le lire, calmement, comme une prière et toute notre liturgie dominicale communautaire est dite… Cri qui monte vers Dieu, confession de péchés, paroles de grâce, confiance retrouvée, confession de foi, non seulement personnelle, mais avec tout le peuple de Dieu !

Je vous invite à relire, posément, comme une prière le texte original, confiants que nous sommes en communauté, les uns avec les autres, membres du peuple de Dieu !

PSAUME 130

Du fond de l’abîme je t’invoque, ô Eternel! Seigneur, écoute ma voix!
Que tes oreilles soient attentives A la voix de mes supplications!
3 Si tu gardais le souvenir des iniquités, Eternel, Seigneur, qui pourrait subsister?
4 Mais le pardon se trouve auprès de toi, Afin qu’on te craigne.
5 J’espère en l’Eternel, mon âme espère, Et j’attends sa promesse.
6 Mon âme compte sur le Seigneur, Plus que les gardes ne comptent sur le matin,
Que les gardes ne comptent sur le matin.7 Israël, mets ton espoir en l’Eternel!
Car la miséricorde est auprès de l’Eternel, Et la rédemption est auprès de lui en abondance[a].
8 C’est lui qui rachètera Israël De toutes ses iniquités[b].

CHANT OU LECTURE DU REPONS : Quand les montagnes

Quand les montagnes s’éloigneraient,Quand les collines chancelleraient,Quand les montagnes s’éloigneraient,Dieu fera tout comme il promet :Mon amour, oui, mon amour ne s’éloignera pas de toi.Mon amour, oui, mon amour ne s’éloignera pas de toi

Méditation pour introduire la lecture de l’Evangile :

Il arrive parfois que, par un concours de circonstances imprévisible, une lecture du dimanche soit d’une incroyable actualité. En fait, c’est une tradition ancienne dans l’Église universelle, qui attribue cette lecture au dimanche précédent les Rameaux. Nos frères orthodoxes le placent le samedi avant les Rameaux ; Le seul jour de l’année, hors d’un dimanche où on célèbre la liturgie dominicale autour d’un texte, l’Évangile de Lazare qui annonce et prépare à la Semaine Sainte !

Pour nous, ce texte nous parle, en un scénario d’une extraordinaire vérité, d’un drame de mort et de vie.

A la fois il y a un drame profondément humain et un scénario radicalement autre, la rencontre inexplicable de l’humain et du divin.

Le drame humain nous renvoie tous à de semblables drames qui ont pu émailler nos vies. Pour un pasteur, ce drame nous renvoie à des temps de partages avec des amis de nos communautés avec lesquels nous cheminons. Jeune pasteur, en 6 années, sur les dizaines de familles endeuillées accompagnées, je n’oublierai ces quinze jeunes, dont plusieurs catéchumènes, décédés accidentellement ! L’incompréhension, la douleur, la colère des parents, des frères et des sœurs : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort » !

Désarmés, nous n’avions souvent que des paroles trop conventionnelles : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. »

Très humblement, j’ai toujours porté en moi la question : « Manques-tu de foi ? Devrais-tu oser une incroyable parole : « Au nom de Jésus : Viens dehors » . Je repense alors au film Danois « Ordet » et la parole de l’homme que l’on pense fou au chevet de sa belle-sœur morte…

L’une des Église orthodoxes de Syrie, a fait de Lazare un Saint, Mais un Saint qui n’a jamais plus ri ni souri car il a connu la mort. J’en suis surpris … car si cela fut le cas, c’est qu’il serait resté à jamais lié par les bandelettes de la mort, celle-ci l’aurait marqué d’une empreinte indélébile.
Je veux croire que Lazare a ri de joie dans les bras de son ami et maître Jésus.

Or, Lazare est un témoin pour notre temps, un témoin pour ceux qui se voilent la face, ceux qui ne veulent que d’une mort masquée, voilée, cachée … car la mort rôde dans ce récit, elle est là, tragique, nue, brutale..  brisure fatale des liens les plus forts de l’amour fraternel.

La mort est là, annonciatrice d’une autre mort, d’une autre déchirure que le Seigneur lui-même s’apprête à vivre, seul abandonné de tous, et cependant encore porté de loin par celle qui aujourd’hui supplie pour son frère. Son crie nous le reprenons à notre compte pour les autres !

Traditionnellement, on lit toujours le texte avant de dire quelques mots… Or ce texte-ci, qui bascule de narration en discours explicatifs est si explicite en lui-même qu’il suffira de le recevoir, tel quel, de se laisser entraîner dans un voyage qui éloigne puis rapproche jusqu’au seuil de la tombe, dans laquelle on ne pénètre pas… car le mort lui-même en sort ! Comment, devant la froide pierre du réel encore oser la vie ? Devant l’inacceptable toujours oser l’impossible, toujours rêver l’extraordinaire et transformer l’ordinaire ne marche-pied de la Vie ? Sur les pas du Ressuscité !

EVANGILE – selon saint Jean 11,1-45

En ce temps-là, Marthe et Marie, les deux sœurs de Lazare, envoyèrent dire à Jésus :
« Seigneur, celui que tu aimes est malade. » En apprenant cela, Jésus dit :
« Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu,
afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »
Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade,
il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait. Puis, après cela, il dit aux disciples :
« Revenons en Judée. » …/….

À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.
Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre,
tandis que Marie restait assise à la maison.
Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.
Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. »
Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit :
« Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. »
Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ;
quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »
Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. » Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé, et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer.
Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! » Mais certains d’entre eux dirent :
« Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »
Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre.

Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit :
« Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. »
Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit :
« Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé.
Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure,
afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. »
Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »
Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.

PRIERE D’INTERCESSION : nous cèdons la parole à l’Eglise protestante unie de Corse qui propose à ses membres des thèmes de prière d’actualité

Nous voulons te prier ce soir pour tous les malades :
Celles et ceux qui voient leur situation s’aggraver.

Celles et ceux qui, atteints d’une lourde pathologie, d’une maladie chronique, sont dans l’inquiétude.

Celles et ceux qui, de par le monde, n’auront pas accès à des soins de qualité.
Nous te prions tout particulièrement pour les habitants du continent africain et ceux de l’Inde.

Nous remettons à ta compassion tous les soignants du monde ;

non seulement celles et ceux de notre pays,

mais aussi tous ceux qui combattent et combattront sans protection, au péril de leur vie.

Nous te prions pour nos soignants et tout le personnel hospitalier :

les personnes qui s’occupent de l’hygiène des locaux, autant exposées que les soignants ;

les aumôniers qui peuvent accompagner jusqu’au bout les patients afin qu’ils ne s’éteignent pas seuls.

Dans cette crise, nous ne voulons pas oublier dans notre prière d’intercession les habitants des pays en guerre : les syriens, les yeménites, les somaliens, et toutes les personnes opprimées dans le monde.

A nous qui, bien momentanément, ne pouvons nous réunir physiquement pour te célébrer, ô Dieu,

permets que nous nous rappelions avec amour de tous les chrétiens persécutés dans le monde ;

nous intercédons pour eux.

Nous voulons te prier, Seigneur, afin que cette crise sanitaire ne reste pas sans effet par la suite :
Permets que notre monde remette en question ses valeurs, ses certitudes, ses faux dieux, ses replis identitaires pour une quête spirituelle profonde, pour une fraternité véritablement ancrée, une écologie intérieure.
Que l’humanité puisse, sous le souffle de ton Esprit,

inventer un monde nouveau qui marchera vers Ton Royaume.

Dans le silence de notre cœur, nous remettons les personnes et les situations que nous portons devant toi Seigneur(…)

Et c’est ensemble, unis partout, en France, en outre-mer, dans le monde, que nous faisons monter vers Toi la prière que Jésus a offerte à ses disciples :
Notre Père
qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre nous du mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent, le Règne, la puissance et la gloire,
Pour les siècles des siècles. Amen

Pour écouter un Notre père chanté par une chorale sud-africaine en langue africaine !

https://www.youtube.com/watch?v=PCa8RxaOPW8&list=RDPoOyjlMefLw&index=2

EXHORTATION FINALE : Ne t’ai-je pas dit » fortifie-toi et renforce-toi?
Ne sois pas terrifié, et ne sois pas effrayé ; car l’Eternel, ton Dieu, est avec toi partout où tu iras. Josué 1 v. 9

BENEDICTION : Que le Seigneur de la paix vous donne SA paix. Qu’il mette à bas toutes les peurs, car « c’est dans le calme et la confiance que sera votre force ». Amen.

CHANT FINAL : d’Irlande un chant de confiance : « Tu m’élève sur les montagnes ! »

https://www.youtube.com/watch?v=Yfwlj0gba_k

Contact